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Key findings
  • En moyenne à travers 39 pays sondés entre fin 2021 et mi-2023, le chômage et la gestion de l'économie arrivent en tête des problèmes les plus importants auxquels les Africains veulent que leur gouvernement s'attaque, avec la santé. o A travers les 31 pays régulièrement sondés depuis 2014/2015, la proportion des citoyens qui mentionnent la gestion de l'économie parmi leurs principales priorités a plus que doublé.
  • Environ deux tiers (65%) des citoyens considèrent la situation économique de leur pays « assez mauvaise » ou « très mauvaise ». Plus de la moitié (52%) ont également une vision morose de leurs conditions de vie personnelles. o Ces deux appréciations se sont considérablement aggravées depuis 2014/2015. o Les citoyens sont très divisés sur la question de savoir si les conditions économiques vont s'améliorer (40%) ou se dégrader (35%) au cours des 12 prochains mois.
  • Huit répondants sur 10 (81%) déclarent qu'eux-mêmes ou un membre de leur ménage ont manqué de revenus en espèces au moins une fois au cours de l'année précédente, dont 43% « plusieurs fois » ou « toujours ». o Deux tiers (65%) déclarent avoir manqué de soins médicaux au moins une fois, et six sur 10 environ ont souffert de manque de nourriture (59%) et d'eau (56%). o Six Africains sur 10 (61%) ont connu un niveau modéré ou élevé de pauvreté vécue au cours de l'année écoulée. La pauvreté vécue modérée ou élevée est en hausse et touche des majorités dans tous les pays sondés à l'exception de huit sur les 39, dont plus de huit citoyens sur 10 au Congo-Brazzaville (86%), en Mauritanie (84%), au Niger (84%) et au Cameroun (81%).
  • Seulement un quart (26%) des Africains estiment que leurs gouvernements réalisent une « assez bonne » ou « très bonne » performance dans la gestion de l'économie. o Ils sont encore moins nombreux à féliciter leurs gouvernements pour leurs performances dans l'amélioration du niveau de vie des pauvres (22%), la création d'emplois (20%), la réduction du fossé entre riches et pauvres (16%) et le maintien de la stabilité des prix (12%).

Le continent africain traverse une période de turbulences économiques. Les retombées de  la pandémie de COVID-19, la guerre entre la Russie et l’Ukraine et la hausse des taux  d’intérêt aux Etats-Unis, entre autres, sont autant de facteurs qui ont mis à rude épreuve les  économies africaines déjà aux prises avec des niveaux élevés de dette publique et des  ressources budgétaires limitées (Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le  Développement, 2023). Face à ces défis, l’Afrique a fait preuve d’une  

résilience remarquable, avec une croissance moyenne qui devrait se  

stabiliser à 4,1% en 2023-2024, comparativement à une estimation de 3,8%  en 2022 (Banque Africaine de Développement, 2023).  

Mais le durcissement des conditions financières mondiales, les pressions  inflationnistes, les perturbations de la chaîne d’approvisionnement et les  effets des changements climatiques font peser des menaces sur la relance  

économique du continent. En outre, les pays africains continuent de faire face à divers  problèmes structurels, des déficits infrastructurels aux coupures d’électricité en passant par  l’insécurité croissante (Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement,  2023). Environ 40% de la population vivent encore en dessous du seuil de pauvreté  (Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique, 2021), et les taux de chômage  demeurent élevés, particulièrement chez les jeunes (Organisation Internationale des  Employeurs, 2024). 

Les enquêtes Afrobarometer réalisées dans 39 pays africains entre fin 2021 et mi-2023  révèlent que les préoccupations de la population quant à la gestion de l’économie se sont  accentuées ces dernières années, plaçant la question en deuxième position, après le  chômage, dans les priorités auxquelles les Africains souhaitent que leur gouvernement  s’attaque. Les citoyens ont une vision de plus en plus morose de la situation économique de  leur pays et de leurs conditions de vie personnelles, et moins de la moitié d’entre eux  s’attendent à ce que les choses s’améliorent dans un avenir proche. 

De plus en plus d’Africains déclarent manquer de besoins de première nécessité tels que les  revenus en espèces, les soins médicaux, la nourriture et l’eau. Dans la plupart des pays  sondés, la majorité des citoyens vivent dans une pauvreté modérée ou élevée, et les  évaluations des citoyens quant aux indicateurs clés de la performance gouvernementale ne  sont pas bonnes et ne cessent de s’aggraver. 

Josephine Appiah-Nyamekye Sanny

Josephine is Afrobarometer's acting director of communications.

Maakwe Cumanzala

Maakwe Cumanzala is a Neubauer Family Economics and Public Policy PhD student at Tufts University.