Skip to content
Key findings
  • En moyenne, à travers 39 pays, 14% des répondants déclarent qu'eux-mêmes ou un membre de leur ménage sont tombés malades ou ont été testés positifs à la COVID 19.
  • Environ deux fois plus de personnes (29%) affirment qu'un membre de leur ménage a perdu son emploi, son entreprise ou sa principale source de revenus à cause de la COVID-19. o Au moins la moitié des Kényans (55%) et des Ougandais (50%) déclarent avoir perdu une principale source de revenus.
  • Environ six répondants sur 10 (58%) disent avoir reçu un vaccin anti-COVID-19, de 15% au Gabon à 95% à Maurice. o Les répondants financièrement aisés (72%) sont plus susceptibles de déclarer avoir été vaccinés que leurs concitoyens plus pauvres (54% chez ceux qui connaissent une pauvreté vécue élevée).
  • La moitié (50%) des citoyens déclarent faire « assez » ou « beaucoup » confiance à leur gouvernement pour garantir l'innocuité des vaccins qui leur sont proposés.
  • Moins d’un répondant sur quatre (23%) affirment que leur ménage a reçu une aide du gouvernement liée à la pandémie. o Et 27% seulement pensent que l'aide gouvernementale a été distribuée équitablement. Cette perception est beaucoup plus élevée chez les ménages qui ne connaissent pas de pauvreté vécue que chez ceux qui vivent des niveaux élevés de dénuement matériel (38% contre 21%).
  • La plupart des Africains estiment que « beaucoup » (46%), « une partie » (22%) ou « un peu » (12%) des fonds destinés à la lutte contre la pandémie ont été engloutis par la corruption.
  • Les citoyens ne sont que modérément satisfaits des efforts déployés par leur gouvernement pour apporter une aide aux ménages vulnérables (42%), minimiser les perturbations dans le domaine de l'éducation (54%) et mettre à disposition des ressources aux structures sanitaires (56%).
  • Mais dans l'ensemble, deux tiers (66%) des Africains déclarent que leur gouvernement a « plutôt bien » ou « très bien » géré la riposte à la pandémie.
  • Deux tiers (67%) des Africains approuvent le recours à l'armée ou à la police pour faire respecter les consignes sanitaires pendant une pandémie, mais moins de la moitié d'entre eux pensent qu'une telle situation d'urgence justifie le report des élections (49%) ou la censure des médias (42%).
  • La moitié environ ( La moitié environ (51%) des Africains pensent que leur gouvernement est « un peu » ou « très » préparé pour faire face à une éventuelle situation d'urgence sanitaire%) des Africains pensent que leur gouvernement est « un peu » ou « très » préparé pour faire face à une éventuelle situation d'urgence sanitaire.
  • Presque six Africains sur 10 (58%) déclarent que leur gouvernement devrait investir davantage pour se préparer à une éventuelle situation d'urgence sanitaire telle que la COVID-19, même si cela implique une diminution des ressources disponibles pour d'autres services de santé.

Selon le Centre Africain de Contrôle et de Prévention des Maladies (CDC) (2020), le premier  cas de COVID-19 en Afrique a été enregistré en Egypte à la mi-février 2020. Six mois plus tard,  le continent totalisait plus de 19.000 morts, soit 3% de la mortalité mondiale due à la COVID 19. A mesure que le virus se propageait en Afrique, les gouvernements commencèrent à  imposer des mesures de confinement et d’autres restrictions afin de minimiser l’impact de la  pandémie. 

Outre son caractère d’urgence sanitaire mondiale, la COVID-19 a eu d’autres répercussions  de grande ampleur. De nombreux secteurs de la bureaucratie gouvernementale, ainsi que  le secteur privé, ont dû interrompre leurs activités, à l’exception des travailleurs jugés «  essentiels » (Wickham, 2022). Les enfants ne purent aller à l’école pendant des mois, ce qui  augmenta les taux du décrochage scolaire et entraîna des répercussions sur leur santé  nutritionnelle et mentale (UNICEF Afrique, 2022 ; Kidman, Breton, Behrman, & Kohler, 2022). En  outre, les mesures de riposte des gouvernements africains face à la pandémie ont affecté  les tendances en matière de pauvreté sur le continent. Par exemple, les analyses  d’Afrobarometer ont révélé que « des ripostes gouvernementales plus restrictives étaient  associées à des évolutions plus importantes de la pauvreté vécue » (Mattes & Patel, 2022,  p. 1).  

Devant l’incertitude économique et les contraintes de mobilité, les Africains se sont tournés  vers leurs gouvernements pour obtenir un soutien et une riposte coordonnée en termes de  santé publique face à la pandémie. Les dernières enquêtes Afrobarometer, réalisées dans  39 pays, permettent de savoir comment les citoyens ont vécu la pandémie, ce qu’ils pensent de la façon dont leurs gouvernements ont géré la pandémie, et s’ils pensent que leurs  gouvernements sont prêts à faire face à de futures crises sanitaires. 

Les réponses révèlent qu’un ménage sur sept environ ont connu un cas de COVID-19, tandis  que plus du quart ont perdu leur principale source de revenus. En dépit des graves  conséquences économiques de la pandémie, moins de 25% des ménages ont reçu du  gouvernement une aide en rapport avec la pandémie. La plupart des répondants affirment  que la distribution de l’aide a été inéquitable et que la corruption a engloutit les fonds  destinés à la lutte contre la pandémie. 

Néanmoins, la plupart des Africains estiment que leur gouvernement a bien géré la  pandémie. 

Pour ce qui est de l’abandon des droits démocratiques pendant une pandémie, la majorité  des Africains approuvent le recours à l’armée ou à la police pour faire respecter les mesures  prévues dans le domaine de la santé publique, mais la censure des médias et le report des  élections sont des mesures plus controversées. 

Les Africains sont très partagés quant à l’état de préparation de leur gouvernement à une  future pandémie, et la majorité d’entre eux estiment qu’il faut investir davantage dans cette  préparation. 

Tunde Alabi

Tunde A. Alabi is a researcher.

Matthias Krönke

Matthias Krönke is a researcher in the Afrobarometer Analysis Unit.