- La population en âge de travailler se décompose en 81% de main-d'œuvre dont 73% de population en emploi et 8% de population au chômage, et de 19% de population hors main-d'œuvre dont 15% de main-d'œuvre potentielle.
- Deux tiers des personnes en emploi sont occupées dans l'agriculture (47%) et le commerce (20%). o Les non instruits (80%), les femmes (77%) et les personnes vivant en milieu rural (73%) occupent plus ces emplois que les plus instruits (20%), les hommes (61%) et les citadins (43%).
- Un sur 10 (10%) des répondants de la main-d'œuvre sont au chômage, 17% au chômage combiné au sous-emploi lié au temps de travail, 24% au chômage combiné à la main-d'œuvre potentielle et 30% au chômage combiné au sous-emploi et à la main-d'œuvre potentielle. o Ces indicateurs sont plus accentués en ville, chez les femmes, les jeunes et les plus instruits. o Le taux de chômage combiné au sous-emploi lié au temps de travail a continuellement augmenté, passant de 9% en 2014 à 20% en 2022. o Le chômage combiné à la main-d'œuvre potentielle a continuellement baissé de 2017 à 2022, un peu comme le taux global de sous-utilisation de la main-d'œuvre.
- Deux Maliens sur 10 (21%) sont dans la situation d'être au travail mais pas en emploi.
- Plus de la moitié (53%) des Maliens se disent insatisfaits des performances de leur gouvernement dans la création d’emplois.
Le marché du travail au Mali connaît quelques caractéristiques structurelles telles que la prédominance de l’emploi agricole et de l’emploi informel, tous principalement sous forme d’auto-emploi, d’emploi saisonnier avec rémunération à la tâche. De plus, la pluriactivité des actifs est courante, et les revenus du travail sont souvent nettement inférieurs à ceux du patrimoine ou des transferts, ce qui contribue à une forte proportion de la population active, en particulier parmi les femmes, qui ne sont pas employées (Bourdet, Dabitao & Dembélé, 2012).
Face à la complexité de ce marché du travail, sa régulation est devenue difficile aux pouvoirs publics, qui peinent à mettre en œuvre des politiques actives de création d’emplois ou de réduction du chômage, à garantir des rémunérations décentes au travail ou à assurer un revenu minimum vital aux chômeurs et aux laissés pour compte (Barussaud, 2020).
Les sondages d’Afrobarometer jettent un regard approfondi sur ce marché pour en extraire les principaux traits caractéristiques et apprécier les performances des pouvoirs publics à créer des emplois ou à absorber le chômage, surtout celui des jeunes et des femmes.
Il ressort des résultats que la population en âge de travailler au Mali regorge une forte proportion de main-d’œuvre, mais le dixième de cette population vit en situation de chômage.
La majorité des personnes en emploi travaillent dans le secteur de l’agriculture ou du commerce. Les non instruits, les femmes et les personnes vivant en milieu rural occupent plus les emplois dans ces secteurs d’activité.
La moitié des Maliens n’approuvent pas les performances de leur gouvernement en matière de création d’emplois.
